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Célébrations marquant les 150es anniversaire de la naissance d’Hovhannes Tumanyan


Les célébrations marquant les 150es anniversaire de la naissance d’Hovhannes Tumanyan débutent ce jour, 19 février, simultanément à Erevan, Tbilissi et son village de naissance, Dsegh, dans le Lori.
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Alors que depuis quelques jours, des drapeaux ornaient, à côté du drapeau arménien, la rue Tumanyan jusqu’au Musée du célèbre poète et écrivain, les cérémonies marquant le 150e anniversaire de sa naissance ont commencé à travers le pays. Le Premier ministre s’est rendu dans le village natal du poète, Dsegh, accompagné par le Ministre de l’administration territoriale, Suren Papikyan, et de celui de l’éducation, Arayik Harutyunyan . Il a rappelé dans son discours combien la vie de celui qui reste l’un des poètes et écrivains les plus connus et les plus appréciés des Arméniens a été difficile, et a tenu à rappeler que son message devait continuer à inspirer les Arméniens.
Au Musée Tumanyan, à Yérévan, les enfants des écoles ont aussi été invités à venir célébrer ces premières cérémonies du jubilé. Spectacles en costume de la part des plus petits, mais aussi, d’acteurs, incarnant Tumanyan et son entourage proche, celui des plus célèbres écrivains arméniens de son époque – ce très beau musée a largement honoré la mémoire de l’écrivain.

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Né en 1869 dans le village de Dsegh, alors situé dans le gouvernorat de Tiflis, c’est-à-dire dans l’Empire russe (aujourd’hui Province du Lori), Hovhannes Tumanyan était l’un des fils du prête du village, l’aîné d’une fratrie de huit enfants. C’est de sa mère, réputée pour sa passion de conteuse, qu’il doit sans doute son goût pour le style littéraire des fables, dans lequel il excellait. Il s’installe à Tbilissi en 1883 et y fréquente l’école Nersisyan jusqu’en 1887. Tumanyan collabore ensuite très vite à des journaux comme Aghbyur, Murtch, Hasker et Horizon, ce qui le fait entrer dans l’activisme de cette époque en faveur des Arméniens. Il réunit autour de lui, dans sa maison de Tiflis, des intellectuels et écrivains qui marqueront l’histoire arménienne - Avetik Issahakyan, Derenik Demirchyan, Levon Shant, Ghazaros Aghayan, Perch Prochyan, Nikol Aghbalyan, Alexander Chirvanzadé, Nar-Dos, Vartanes Papazyan, Vahan Teryan, Leo, Stepan Lisitsyan, ou encore, Mariam Toumanian, Gevork Bashindzhagian. En 1912, il est élu président du Cercle des écrivains arméniens du Caucase.

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Partie moins connue de sa vie, mais que l’on peut découvrir dans le musée d’Yérévan – son engagement aux côtés des réfugiés du génocide. Appels, lettres, mais aussi – photos témoignent de son action alors que la petite Arménie orientale brièvement indépendante doit faire face à l’afflux des réfugiés. Il est présent notamment à Echmiadzine à leurs côtés, les réfugiés cherchant là abri et nourriture. Il se rend à Bolis (Istanbul) en 1921 pour trouver plus d’appui et en revient malade. En dépit d’une période de rémission, il est finalement transféré dans un hôpital à Moscou, où il décède le 23 mars 1923.

Auteur de poèmes, très connu pour ses fameuses fables, il est aussi auteur de ballades, de romans et de nombreux articles. Deux opéras, Anush et Almast ont été tirés de ses écrits. Puisant son inspiration dans les récits populaires, inlassable conteur, il demeure sans doute l’un des écrivains les plus populaires d’Arménie. Ses fables comme ses contes, tantôt drôles, tantôt beaucoup plus graves, reflètent une dimension particulière du peuple arménien et la richesse de son patrimoine.

Père de dix enfants, l’un de ses fils, Artavazd Tumanyan, est mort dès 1918, après s’être porté volontaire pour rejoindre à Van les groupes tentant d’assurer la défense de la province. Deux autres des fils, Moushegh Tumanyan et Hamlik Tumanyan, ont été arrêté et déportés en 1938, et assassinés sur ordre de Staline. Un quatrième de ses fils, Areg Tumanyan, a été lui arrêté à Moscou et fusillé sur le champ, en 1937.

par La rédaction le mercredi 20 février 2019
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