SAM TILBIAN Rubrique

Azerbaïdjan : des revendications sans fondement


Dans l’antiquité l’Azerbaïdjan et l’Artsakh faisaient partie de l’Empire Perse, même si un temps il furent incorporés dans l’Empire de Tigrane le Grand.

Depuis le 3e siècle av. J.C. jusqu’à l’invasion seldjoukide au 11e siècle, l’Azerbaïdjan fut le siège du royaume d’Albanie des Aghouans, qui un temps fut rattaché à l’Église Arménienne et avait un alphabet dérivé de l’alphabet arménien.

C’est ainsi qu’Aliyev revendique les églises arméniennes et missionne des « prêtres albans » pour célébrer une messe dans l’église Sainte Croix d’Aghtamar en Arménie Occidentale !!!

On voit ensuite l’Azerbaïdjan et l’Artsakh dominés par les turcs seldjoukides, puis par les Moutons Noirs, les Moutons Blancs et les Ottomans entre 1050 et 1507 .
Domination interrompue par la période de David IV et de la reine Tamar de Géorgie avec les Zakarian et les Orbélian entre 1120 et 1210
Occupation suivie par la période mongole entre 1256 et 1507

Ce sont ensuite les iraniens Séfévides chiites qui domineront le pays jusqu’au traité de Gulistan le 27 octobre 1813, traité par lequel le pays est cédé à la Russie qui libère également Erevan et le Nakhitchevan en 1826.
A noter que durant l’occupation iranienne l’Artsakh avait une autonomie avec les Méliks.

Tout le Sud Caucase sera intégré à l’Empire Russe jusqu’à la Révolution d’Octobre 1917, lorsque les bolcheviks signent en mars 1918 avec l’Allemagne et la Turquie, le Traité de paix de Brest Litovsk par lequel ils cèdent Kars, Ardahan et Surmalou à la Turquie.
L’armée turque, aidée par les tatars azéris et par plusieurs milliers de bandits turcs et kurdes, profitera alors entre février et avril 1918, de la dislocation de l’armée russe pour occuper l’Arménie Occidentale et l’Arménie russe.
Le 28 mai 1918 l’Arménie est contrainte à de se déclarer indépendante.
A Bakou entre juin et septembre 1918, le détachement anglais de Dunsterville subissant les assauts de la Turquie se replie en Perse, après ce repli les tatars aidés par les turcs reprennent la ville, 30.000 arméniens réussissent à s’enfuir, et 25.000 sont massacrés.

Autre fait peu glorieux des bolcheviks qui tolèrent les massacres de Chouchi, en mars 1920, où environ 20.000 Arméniens furent massacrés et les quartiers arméniens furent entièrement détruits
Puis les bolcheviks organisent en septembre 1920 le Congrès des Peuples d’Orient de Bakou, qui se concrétise par une alliance et un soutien à la Turquie kémaliste, qui en profite pour envahir l’Arménie.

Défaite l’Arménie, devenue République soviétique de Transcaucasie, signe le 13 octobre 1921, le Traité de Kars avec la Turquie kémaliste et les républiques soviétiques de la Transcaucasie, confirmant l’amputation des provinces de Kars, Ardahan et Ararat et le rattachement du Nakhitchevan (peuplé de 50% d’Arméniens), et du Karabagh (peuplé de 95% d’Arméniens) à l’Azerbadjian.

Ainsi après s’être revendiquée albaniènne, l’Azerbaïdjan entend aujourd’hui imposer des frontières qui ont été établies par une Turquie kémaliste qui n’avait aucune reconnaissance internationale et par des délégations de républiques soviétiques de Transcaucasie n’ayant aucun pouvoir ni reconnaissance internationale.
Les fondements des revendications de l’Azerbaïdjan sont donc à rechercher sur le sable des steppes d’Asie Centrale.

Nos droits sont juridiquement établis par les instances internationales lors de la Conférence de la Paix de Paris de 1919 sous l’égide de la SDN, suivie du Traité de Sèvres du 10 août 1920.
Avetis Aharonian fut le signataire du Traité pour la République d’Arménie reconnue dans ses frontières comprenant outre Kars et Ardahan, le Nakhitchevan et l’Artsakh.
Ce document a une valeur juridique supérieure aux revendications azéries fondées sur des documents non reconnus par des instances internationales.

Si l’État arménien ne peut engager une procédure devant la Cour Internationale de Justice de La Haye pour divers motifs, il appartient à la Diaspora de faire valoir nos droits.

L’Arménie doit de son côté faire prévaloir ces droits auprès du Groupe de Minsk.
Elle doit de même demander réparations des dommages d’une guerre d’agression de l’Azerbaïdjan, en infraction avec la Charte des Nations Unis et avec les principes du groupe de Minsk, évalués à quelques 34 milliards de dollars selon le « Courrier International » du 13 janvier 2021.

Sam Tilbian

par La rédaction le lundi 1er février 2021
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