23 AVRIL Rubrique

La Veillée des Jeunes à Paris


Sous l’égide de COPEA , DA-Connexion, FRA Nor Seround, Homenetmen, JAF, Nazarpek, UCJA et UGAB jeunes, toujours remarquablement organisée, la Veillée des Jeunes a réuni un bon milliers de français d’origine arménienne Place de la République ; l’occasion pour ces organisations de réclamer, haut et fort, que la Turquie reconnaisse le crime des Jeunes Turcs en 1915. A saluer le soutien du Collectif Urgence Darfour.

Mais c’était également l’occasion de se réjouir en

assistant à un spectacle de qualité réunissant de nombreux artistes venus spécialement soutenir les justes revendications du peuple arménien. Un festival de Jazz, Reggae, Rock, Soul, ainsi que les musiques, chants et danses traditionnels arméniens présentés par Raffi Der Hagopian (UGAB jeunes).

L’enceinte réservée de la Place de la République proposait également aux visiteurs un « Village de la mémoire » présentant la chronologie et les photos du génocide des Arméniens, mais aussi une présentation des génocides juif, rwandais et darfoui.

En préliminaire aux festivités, Yeriché Gorizian, porte-parole du Nor Seround, a convié le public à venir assister à une conférence donnée par l’historien Yves Ternon et Sévane Garibian, juriste, docteure en droit international, sur le thème du négationnisme.

Tel un signe venu d’Asie Mineure, au moment où l’historien prit la parole, une forte averse de quelques minutes s’abattit sur les descendants des rescapés. À cet instant les yeux se levèrent vers le ciel. On aurait dit « les larmes de nos martyrs ». C’est ainsi qu’Yves Ternon

développa l’idée selon laquelle « la seule intention criminelle justifie l’emploi du mot génocide ». Le négationnisme étant la « mise en structure de la négation d’un mensonge avéré » : consubstantiel du crime. Une intention criminelle dont les turcs se servent notamment à Erzeroum dans un musée retournant la vérité contre les arméniens, les accusant de génocide contre eux. Une « grossière manœuvre » a accusé l’historien. Ajoutant « Il s’agit là d’un discours qui structure le négationnisme ». Selon lui, c’est une absurdité d’enfermer les nations turques et arméniennes dans un dialogue qui concerne l’humanité toute entière. Il s’agit maintenant d’« encercler la Turquie avec le mur de la vérité. » Le remarquable document document AGHET y contribue pleinement.

Dans un autre registre,

Sévane Garibian s’est attardée sur les aspects juridiques de la question en s’appuyant sur la jurisprudence de la liberté d’expression. « Que cherche-t-on à protéger ou a dénoncer ? », a-t-elle dit. « La restriction à la liberté d’expression doit être encadrée juridiquement. » Pour elle, le champs d’action se situe sur le terrain de l’ atteinte à la dignité humaine et à l’ordre public . « Les juges ne se posent pas la question de savoir si la méthode [négationniste] est abusive ou non. Si c’est vrai ou faux. Ce n’est pas ce qui est dit, mais comment et pourquoi cela a été dit. C’est la diffusion de l’opinion qui est en cause et non le négateur. La propagande porte atteinte aux valeurs démocratiques françaises. Le plaignant, lui, n’a rien à prouver. La charge de la preuve doit être rigoureuse et démontrer l’intention nuisible du négateur. »

Jean Eckian + photos

Orchestre Navasart

Shaké Mouradian (MMJC)

Trade Union

Ensemble de danse Naïri

par le dimanche 24 avril 2011
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