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Un opéra britannique en soutien au mécène turc Osman Kavala, emprisonné


Un collectif d’artistes basé au Royaume-Uni a
mis en ligne mardi un « opéra-vidéo » tourné pendant le confinement pour attirer
l’attention sur le sort du mécène turc Osman Kavala, emprisonné depuis presque 1.000 jours dans son pays.
Cette œuvre vise à « rendre hommage à l’humanité » de cette figure de la
société civile, « alors qu’il passe son 966e jour en prison » pour des
accusations « imaginaires » et « hallucinantes », précise le collectif Opera
Circus UK dans le communiqué annonçant son projet.
Homme d’affaires et philanthrope, Osman Kavala est devenu le symbole de la
répression orchestrée contre la société civile en Turquie, en particulier
depuis une tentative de putsch en 2016 suivie de purges massives.
Accusé d’avoir financé les manifestations de 2013 contre l’actuel président
turc Recep Tayyip Erdogan, M. Kavala a été acquitté au mois de février. Mais,
avant même de pouvoir quitter la prison où il était incarcéré depuis plus de
deux ans, il a été placé en garde à vue dans le cadre d’une autre enquête,
portant celle-là sur la tentative de coup d’Etat de juillet 2016.
« Osman Bey et les escargots », un opéra d’une dizaine de minutes, aborde le
séjour en prison de M. Kavala, arrêté le 18 octobre 2018 à l’aéroport
d’Istanbul, sous l’angle d’une anecdote qui lui est véritablement arrivée.
"Pour lui tenir compagnie pendant son enfermement, il avait adopté deux
escargots trouvés dans une salade servie pour son déjeuner", raconte le
communiqué annonçant l’opéra, disponible en anglais ou en turc sur Internet.
A son acquittement, il avait emporté "avec lui les deux humbles
gastéropodes« . De nouveau arrêté, il les a remis à son avocat, afin qu’il »les
garde en lieu sûr« . »Les escargots sont désormais libres. Osman ne l’est pas",
souligne le communiqué.
"Cette histoire d’Osman et de ses amis escargots, tirée de faits réels,
ressemble à un conte de fée", estime le compositeur britannique Nigel Osborn,
qui a réalisé la musique. "Mais elle montre la réalité de la solitude
lorsqu’on est emprisonné sous haute surveillance, ainsi que l’amour d’Osman
pour la nature et la beauté".

Londres, 23 juin 2020 (AFP) -

par La rédaction le mardi 23 juin 2020
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