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« Spitak », d’Alexandre Kott à la Semaine du cinéma russe à Paris*


Deux ans après le film « Tremblement de terre » de Sarik Andreassian, un film catastrophe passé plutôt inaperçu qui multipliait les images reconstituées du séisme du 7 décembre 1988 (notamment de fort impressionnantes vues de l’avion qui transporte le héros russe de l’histoire, en route pour Leninakan), et insistait sur la « solidarité soviétique » qui l’avait suivi, un nouveau film, « Spitak », du réalisateur russe Alexandre Kott sort cette semaine sur les écrans de Russie et est présenté à Paris* à la Semaine du cinéma russe.
Encore enfant en 1988, Alexandre Kott avoue n’avoir aucun souvenir du tremblement de terre d’Arménie, si ce n’est du « mouvement de solidarité qui suivit en URSS ». Il faut dire que les autorités soviétiques de cette époque de la Perestroïka gorbatchévienne, peu ouvertes et communicatives, en dépit du slogan officiel de glasnost (transparence) en vigueur, n’avaient guère brillé par leur efficacité. Face à l’étendue du désastre, elles avaient néanmoins fini par ouvrir les frontières du pays à l’aide internationale, et à son expertise en matière de séisme. Narrant le drame intime d’un père de famille qui s’était exilé à Moscou, et rentre dans sa ville natale quasiment détruite rechercher les siens, « Spitak » est tourné avec des acteurs arméniens qui parlent majoritairement leur langue, mais avec quelques moments en russe et en français. La ville qui donne son nom au film, située à l’épicentre du tremblement de terre, n’y a pourtant pas été filmée. Les rues et les bâtiments détruits ont été reconstitués en studio à Moscou, et certaines scènes ont été tournées en Crimée et à Erevan. Si on est ému voire bouleversé, grâce au jeu très juste des acteurs, par les personnages plongés dans l’horreur, force est de constater que ce film, comme beaucoup d’autres actuellement en Russie, dresse un tableau un brin angélique de la réalité soviétique de l’époque. Nostalgie, quand tu nous tiens…
Anne Dastakian

* Samedi 21h au cinéma l’Arlequin, rue de Rennes, en présence des deux comédiens français, Olivier Pagès et Joséphine Japy

http://cinema-russe-paris.ru/fr/

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par La rédaction le samedi 10 novembre 2018
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