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Dernière note pour le chanteur et guitariste Leon Redbone


Explorateur érudit d’un vaste répertoire de chansons remontant à la fin du XIXe siècle et allant rarement au-delà de la fin des années 1930, le guitariste, banjoïste et chanteur Leon Redbone est mort, jeudi 30 mai, en Pennsylvanie, à l’âge probable de 69 ans.

Car le musicien connu pour faire revivre dans un style propre les morceaux d’avant-guerre entretenait volontiers un mystère sur sa biographie.

Croisement physique entre Frank Zappa et Marcel Zanini, avec une pointe de Groucho Marx, Leon Redbone - un patronyme d’emprunt - avait révélé qu’il était né Dickran Gobalian à Chypre, avant d’immigrer au Canada dans les années 1960.

Le Toronto Star semblait sorti d’un vieux music-hall, inclassable, décrit tour à tour comme un musicien de jazz, de folk ou de blues. Lui qui aimait recréer le monde disparu des « minstrel shows », ces spectacles de music-hall itinérants qui, de la fin du XIXe siècle à la crise de 1929, sillonnaient le sud des États-Unis, avait atteint la célébrité dans les années 1970, apparaissant notamment dans la célèbre émission du samedi soir Saturday Night Live, ou le Tonight Show de Johnny Carson dans les années 1980. Paradoxalement, un des morceaux les plus connus de cet artiste au chapeau mou était intitulé Please don’t talk about me when I’m gone S’il vous plaît, ne parlez pas de moi quand je serai parti »), qu’il chantait entrecoupé de solos sifflotés. Un titre donné également à un documentaire sur lui sorti en 2018.

Leon Redbone avait sorti 16 albums, à commencer par On the track en 1975, jusqu’à Flying By, sa dernière création, en 2014. Il a quitté notre monde avec sa guitare, son fidèle compagnon Rover, en saluant son public d’un coup de chapeau.

par Claire le mardi 4 juin 2019
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