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Amnesty appelle Ankara à stopper de « graves violations » à Afrine


Istanbul, 2 août 2018 (AFP) - Amnesty International a exhorté jeudi la
Turquie à mettre un terme aux « graves violations des droits de l’homme » à
Afrine, ancien bastion d’une milice kurde dans le nord de la Syrie, accusant
Ankara de « fermer les yeux » sur les exactions.

Dans un rapport publié dans la nuit de mercredi à jeudi, l’ONG affirme que
les résidents d’Afrine "endurent de multiples atteintes aux droits de l’homme,
qui sont pour la plupart le fait de groupes armés syriens équipés et armés par
la Turquie« . »Ces violations, sur lesquelles les forces armées turques ferment les yeux,
englobent des détentions arbitraires, des disparitions forcées, la
confiscation de biens et des pillages", énumère l’ONG dans son rapport.
Les forces turques, soutenues par des groupes rebelles syriens équipés et
formés par Ankara, ont pris la région d’Afrine en mars après une offensive
militaire de deux mois qui a entraîné l’exode de dizaine de milliers de
personnes.

Nommée « Rameau d’olivier », cette opération visait à déloger d’Afrine les
Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde soutenue par Washington mais considérée comme « terroriste » par Ankara.

Si Ankara a toujours démenti viser les populations, plusieurs dizaines de
civils ont été tués dans les bombardements turcs pendant l’offensive, selon
l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Les autorités turques avaient assuré en mars qu’elles enquêteraient sur des
témoignages faisant état de pillages à grande échelle commis par des groupes
armés syriens alliés d’Ankara lors de la prise de la ville d’Afrine en mars.
Selon Amnesty, des militaires turcs et des combattants syriens alliés ont
« réquisitionné des écoles » à Afrine, empêchant plusieurs milliers d’enfants de
poursuivre leur scolarité.

"L’offensive et l’occupation par l’armée turque exacerbent la souffrance
des habitants d’Afrine, qui ont déjà subi pendant des années un conflit
meurtrier", déclare Lynn Maalouf, directrice de recherches sur le Moyen-Orient
à Amnesty, citée dans le rapport.

L’ONG exhorte Ankara à « mettre sans délai un terme aux violations »,
estimant que la Turquie, en tant que « force d’occupation », est responsable de
la sécurité des résidents et du maintien de l’ordre à Afrine.
Avant l’opération « Rameau d’Olivier », la Turquie avait lancé une première
offensive dans le nord de la Syrie contre les YPG et les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

par La rédaction le jeudi 2 août 2018
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