AZNAVOUR Rubrique

un hommage en grand pour dire adieu à un monument de la chanson


Paris, 5 oct 2018 (AFP) - Après les larmes est venu le temps des adieux
pour les fans de Charles Aznavour, monument de la chanson française qui a
bercé des générations pendant une carrière longue de 70 ans et aura droit
vendredi à Paris à un hommage national ouvert au public.
"La famille souhaite que le rassemblement et l’hommage populaire se
déroulent aux Invalides", ont fait savoir les attachées de presse du chanteur,
décédé lundi à l’âge de 94 ans. L’inhumation se déroulera samedi, en revanche,
dans « la plus stricte intimité ».
Plus de 2.000 personnes sont attendues vendredi matin pour cette cérémonie
officielle, solennelle et très encadrée, comme cela fut le cas pour Simone
Veil et Jean d’Ormesson.
Un hommage qui ne devrait pas avoir la dimension populaire de celui rendu à
Johnny Hallyday en décembre, en présence d’une immense foule dans les rues
parisiennes.
Autour du cercueil recouvert du drapeau français seront présents les
enfants du chanteur, quelque 200 personnalités du monde du spectacle, des
politiques, des admirateurs en fonction des capacités d’accueil, le président
Emmanuel Macron, avec à ses côtés le Premier ministre arménien Nikol Pachinian
et le président Armen Sarkissian.
Né Shahnourh Varinag Aznavourian à Paris en 1924, Charles Aznavour était
l’un des représentants les plus symboliques de la diaspora d’Arménie, pays
qu’il découvrit dans les années 60 et avec lequel il a entretenu des liens
étroits tout au long de sa vie, en particulier après le terrible séisme de
décembre 1988.
En référence à sa double culture, la Marseillaise et l’hymne arménien
seront joués par la garde républicaine au cours de la cérémonie, retransmise
en direct sur cinq chaînes.

 Emmenez-moi » au piano-

L’hommage débutera à 10H00 (08H00 GMT) par le passage en revue de soldats
par le chef de l’Etat, et sera suivi par un éloge funèbre prononcé
successivement par le Premier ministre arménien et le président Macron.
C’est au son d’« Emmenez-moi » joué au piano que le cercueil quittera, une
heure plus tard, la cour des Invalides.
Au lendemain de ce dernier rendez-vous avec son public, Charles Aznavour
sera enterré samedi après-midi à Montfort-l’Amaury (à l’ouest de Paris).
Il reposera dans son caveau familial, aux côtés de ses parents et de son
fils Patrick, décédé à l’âge de 25 ans.
Avant cela, une cérémonie religieuse est prévue en la cathédrale arménienne
Saint-Jean-Baptiste, dans le VIIIe arrondissement de Paris, mais l’accès sera
uniquement réservé à la famille, aux proches et aux officiels.
La disparition du chanteur, surnommé « le Sinatra français »
outre-Atlantique, a été pleurée dans le monde entier, d’Hollywood Boulevard à
Erevan, en passant par Beyrouth et Buenos Aires.
C’est en Arménie, la terre de ses parents, que l’émotion a été peut-être la
plus vive. Un deuil national est d’ailleurs prévu ce vendredi.
Le chanteur se rendait souvent à Erevan pour honorer la mémoire des
victimes du génocide arménien et il devait y retourner dans les jours qui
viennent avec le président Macron, pour le sommet de la Francophonie.
Le chanteur s’est éteint lundi à son domicile des Alpilles, dans le sud-est
de la France.
Inépuisable et fourmillant de projets, il avait repris la scène en
septembre avec deux concerts au Japon.
Ces derniers mois pourtant, il avait dû annuler quelques représentations :
en avril à Saint-Pétersbourg, victime d’un tour de reins, puis en mai en
raison d’une fracture de l’humérus gauche, après une chute.
Marié à trois reprises, Charles Aznavour laisse derrière lui ses enfants et
sa femme Ulla, avec laquelle il a vécu plus de cinquante ans.

par La rédaction le vendredi 5 octobre 2018
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PHOTO : JEAN ECKIAN




 
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