SYRIE Rubrique

Un groupe rebelle rejette l’accord russo-turc sur Idleb


Beyrouth, 29 sept 2018 (AFP) - Le groupe rebelle Jaich al-Ezza a annoncé
samedi rejeter l’accord conclu entre Ankara et Moscou sur la création d’une
zone démilitarisée dans la province d’Idleb, en Syrie, devenant la première
faction rebelle à refuser cet accord.
Le groupuscule jihadiste Houras al-Din, lié à Al-Qaïda, l’a déjà rejeté,
tandis que le principal groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham, qui domine plus
de la moitié de la région d’Idleb, n’a toujours pas commenté l’accord.
Signé mi-septembre, ce dernier prévoit la création d’ici au 15 octobre
d’une « zone démilitarisée » sous contrôle de la Russie et de la Turquie à
Idleb, dernier bastion insurgé de la Syrie en guerre.
L’accord "grignote les zones libérées (rebelles, ndlr) et renfloue Bachar
al-Assad", a dénoncé auprès de l’AFP Jamil al-Saleh, à la tête de Jaich
al-Ezza.
Dans un communiqué publié sur Twitter, le groupe rebelle a appelé à la
« parité », exigeant que la zone démilitarisée, de 15 à 20 km de large, soit
située à parts égales sur les territoires contrôlés par le régime et ceux sous
domination rebelle.
En forme de fer à cheval, elle doit servir de zone tampon entre les
territoires tenus par le régime syrien et ceux acquis aux insurgés dans la
province d’Idleb et des régions voisines d’Alep, de Hama et Lattaquié.
En vertu de l’accord Ankara-Moscou, qui a permis d’éloigner les
perspectives d’une offensive militaire du régime syrien, toutes les armes
lourdes des groupes insurgés ainsi que des jihadistes doivent quitter d’ici
mi-octobre cette zone démilitarisée.
Anciennement soutenu par les Etats-Unis et des pays arabes, le groupe Jaich
al-Ezza compte 2.500 combattants, selon une estimation de l’Observatoire
syrien des droits de l’Homme (OSDH) datant de samedi.
Il est notamment actif dans le nord de la province de Hama, dans le
voisinage immédiat de la région d’Idleb.
Jaich al-Ezza s’était récemment rapproché de la Turquie avant que ses liens
avec Ankara ne se refroidissent en raison de son refus d’adhérer au Front
national de libération (FNL).
Cette coalition de groupes rebelles à Idleb, créée début août à
l’instigation d’Ankara, a accueilli favorablement l’accord russo-turc.

par La rédaction le dimanche 30 septembre 2018
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