IN MEMORIAM Rubrique

Décès de Thérèse Keucheguerian (alias Gaya Guérian)


Le 2 avril dernier est décédée Thérèse Keucheguerian, qui signait Gaya Guérian de son nom de plume. L’auteure à la personnalité aussi forte qu’attachante était née le 15 juin 1939 à Paris. A 70 ans passés, ce petit bout de femme portait toujours sur ses solides épaules le poids d’une histoire familiale difficile, marquée par le génocide arménien, mais était toujours aussi pleine d’énergie.

Gaya Guérian était très attachée depuis son enfance à la communauté arménienne, depuis son passage au Collège Tébrotzassère. Elle aura notamment par la suite pratiqué la danse traditionnelle arménienne, crée des chorégraphies, et été vice-présidente du Comité des Dames pendant de nombreuses années.

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Gaya Guérian (à droite), en compagnie de deux amies, Francine Kobiliansky-Elias et Elisabeth Baudourian © Claire Barbuti

« Ce livre, je l’ai écrit avec l’encre de mon âme » : c’est en 2004, trois ans après la mort de sa mère, que Gaya Guérian s’est mise à écrire l’histoire de sa famille. Cela donnera le très beau L’Arménienne, l’indestructible fil de la vie, sorti l’année chez XO éditions en 2015, année des commémorations du centenaire du génocide des Arméniens. L’auteure y reconstituait l’incroyable histoire de sa grand-mère Achrène et celle de sa mère Azad, que les événements tragiques du génocide ont séparé durant des années, puis leurs émouvantes retrouvailles à Marseille. Comme beaucoup d’autres, elles ne s’épanchaient pas auprès de leurs proches. Ce n’est qu’à l’approche de sa mort que la mère de Gaya Guérian livra à sa fille les morceaux de sa vie qui manquaient. « Ces ultimes touches du passé m’ont apporté la sérénité », dira Gaya Guérian. Son roman était également l’occasion de montrer le lourd héritage légué par les survivants du génocides, ce qui n’a pas empêché à leur descendance d’embrasser la vie : à l’occasion de 16 ans, Gaya Guérian assistera au premier concert de Charles Aznavour à l’Olympia. En 1960, elle est chargée du courrier du alors tout jeune Johnny Hallyday... « Oui, la vie est belle », écrivait Gaya dans ce livre-témoignage.

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par Claire le vendredi 10 avril 2020
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