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Tentative d’enlèvement en Mongolie : un Turc demande l’aide de l’ONU


Oulan-Bator, 28 août 2018 (AFP) - Un directeur d’école turc travaillant en
Mongolie, qui a été victime le mois dernier d’une tentative d’enlèvement dont
la Turquie est soupçonnée, puis qui s’est vu interdire sans explications de
quitter le territoire mongol, a demandé l’aide de l’ONU, a annoncé son avocat.
La Mongolie avait empêché fin juillet le décollage d’un avion soupçonné
d’appartenir à l’armée de l’air turque, après que des témoins eurent dénoncé
une tentative d’enlèvement de Veysel Akcay.
Ce directeur d’école de 50 ans est considéré comme lié au mouvement de
Fethullah Gülen, un prédicateur musulman turc vivant en exil aux Etats-Unis et
accusé par Ankara d’avoir fomenté le putsch manqué de juillet 2016 contre
l’actuel président turc Recep Tayyip Erdogan.
Dans un courrier rédigé par son avocat et consulté mardi par l’AFP, Veysel
Akcay sollicite l’aide du Haut commissariat des Nations unies pour les
réfugiés (HCR), afin de pouvoir quitter la Mongolie et ainsi demander l’asile
dans un autre pays.
"Les mesures encourageantes prises dans un premier temps par le
gouvernement mongol ont été suivies par des actions qui à l’évidence exposent
monsieur Akcay au risque imminent d’un transfert illégal en Turquie", explique
l’avocat.
Selon lui, le directeur d’école a été empêché deux fois en une semaine de
quitter la Mongolie.
Les autorités mongoles ont déclaré vendredi que Veysel Akcay n’était
effectivement pas autorisé à quitter le territoire. Elles n’ont cependant
donné aucune explication.
"Nous ne sommes pas en mesure de commenter cette affaire à l’heure
actuelle", a dit le bureau du procureur d’Oulan-Bator à l’origine de
l’interdiction de voyager.
L’école dirigée par M. Akcay est soupçonnée par la Turquie d’être liée à
Fethullah Gülen. Des enseignants de l’établissement, interrogés par l’AFP, ont
cependant nié toute connexion entre les deux hommes.
Cet incident rappelle la vaste traque engagée par Ankara à l’échelle du
globe.
Depuis le putsch avorté de 2016, les autorités turques recherchent sans
relâche ceux qu’elles soupçonnent d’être des partisans de Fethullah Gülen,
autrefois un allié de Recep Tayyip Erdogan et qui nie toute implication dans
le coup d’Etat.
Le mouvement dont M. Gülen a été l’initiateur avait obtenu une influence
significative en Turquie et à l’étranger, notamment via un vaste réseau dans
le secteur éducatif.
Selon l’agence de presse étatique turque Anadolu, plus de 1.600 personnes
ont été condamnées à la prison à vie en lien avec le putsch. Et quelque 77.000
suspects ont été incarcérés.
Ankara a nié le mois dernier toute tentative d’enlèvement de Veysel Akcay.
str-el/ehl/jug/bds

par La rédaction le mardi 28 août 2018
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