PARIS Rubrique

A cinematic affair samedi 9 mars 2024. Clap de fin pour un cycle sans pareil


Sarineh Garapetian, Louise Martin Papasian, Hovig Hagopian, Ana Karapoghosyan, Garush Melkonyan.

Une réjouissante séance de 5 courts-métrages a précédé la projection du film de clôture de cette exceptionnelle liaison cinématographique (a cinematic affair). En voici le déroulé :

Appelé de Louise Martin Papasian, 2021, 11mn
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Film qui a valeur de document, sa réalisatrice a accompagné jusqu’à la caserne de jeunes appelés qui s’en remettent au tirage au sort pour leur affectation. Il y a un avant et un après ce petit bout de papier pioché au hasard. L’engagement est total et définitif. Avant d’en finir, un souffle de liberté, une claque de nature brut balaye la gravité et l’ironie qui se jouent. L’impétuosité d’une jument montée à cru, puis aussitôt dépouillée de son licol et de sa longe, nous réveille à la vie.

Twist de Ovsanna Shekoyan, 2020, 16mn
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Un étrange objet, un dogme en soi. Un plan séquence en un panoramique continu explore en plusieurs révolutions un appartement à différentes périodes. Par petits bouts, il semble remonter le temps pour mieux connaître ses occupants.

Christmas Roast de Alexandre Baghdasaryan, 2020, 21mn
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Un jeune fonctionnaire ambitieux agit avec zèle pour recouvrer des montants auprès de foyers endettés. Pourtant, tout dans son comportement indique que sa vocation est ailleurs. Dans ce rôle, Areg Gevorgyan excelle.

Storgetnya de Hovig Hagopian, 2020, 21mn
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En guise de fin d’études à la Fémis en tant que Chef Opérateur, Hovig Hagopian a investi une mine de sel en Arménie un peu particulière. D’un côté, le train-train des wagonnets qui extraient le sel gemme. De l’autre, une galerie dévolue à la santé de patients souffrant de maladies respiratoires. Sans mot dire, la puissance du décor s’impose, l’humanité des résidents de passage séduit. Nous resterons au fond tout du long. A n’en pas douter, tous sortiront avec une meilleure mine. Un documentaire qui rappelle les débuts d’Alain Resnais. Une bonne école pour aborder un avenir prometteur.

Monde de Christine Haroutounian, 2020, 22mn
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D’une étrange rencontre sur un tournage en Amérique, une collaboration est née entre une réalisatrice et son désir de film et son amie qui l’aidera à le produire en Arménie. World, Monde, c’est une vision, définitivement féminine, sans complexe, où pour éviter la mort, la survie à tout prix s’impose. Est-ce la métaphore du monde ou simplement celle de ce « monde » que connaissent les Arméniens ? On le croirait en remontant le temps auprès de la jeune femme qui se dévoue au chevet de sa mère mourante. Se prostituer ne paraît pas coupable si c’est pour nourrir sa mère. Buñuel n’aurait pas renier cette filiation où liberté et insolence guident la camera de Christine Haroutounian.

Au terme de la projection des courts-métrages, certains des réalisateurs et réalisatrices originaires de la diaspora étaient présents et ont répondu aux questions des spectateurs.

Grande séance du soir de clôture de la sélection arménienne au Centre Wallonie- Bruxelles.
Pour clore « a Cinematic affair », Sona Karapoghosyan et Garush Melkonyan avaient sélectionné un film d’un réjouissance rare. Suite à sa projection, ce moment de convivialité arménienne s’est poursuivi lors du cocktail de clôture. Faisons la promesse de renouveler ce moment pour l’ancrer annuellement dans les usages.

5 Dreamers and a Horse, de Aren Malakyan
et Vahagn Khatchatryan, 2022, 1h20mn

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Cinq personnages bien réels, vivant aujourd’hui à Yerevan, ou non loin, vont dévoiler leur âme à la camera. C’est un documentaire, assurément, puisque ces destins existent, ils ne jouent pas. Et pourtant, les réalisateurs ont trouvé une voix peu explorée, où le doute est permis, tant l’acte de filmer est gommé. En effet ni le spectateur, ni le « filmé » ne sentent l’œil censé les fixer, les enregistrer, les espionner, les percer. Parce que ce jeune campagnard un peu gauche, qui va aux prostituées à reculons, se confie et plaisante avec sa future conquête comme un enfant qui se jette à l’eau. Parce que ces deux jeunes copines marginales vivent une amitié profonde, une proximité des plus intime, où l’avenir leur sourit. Parce que cette préposée au monte charge d’un centre médical demeure attachée, enfermée, condamnée à monter et descendre dans sa boite, elle qui rêve d’aller dans les étoiles…La virtuosité des auteurs pour capturer ces moments uniques et surréalistes, est telle que l’on pourrait croire à une formidable fiction. L’humour déchirant en plus et voici une des nombreuses raisons pour revoir et revoir cet objet de cinéma.

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« A Cinematic affair » c’est fini !
Merci Sona & Garush pour avoir servi du grand cinéma arménien plein de vie, au cœur de Paris, grâce au grand cœur de la Wallonie-Bruxelles.

par La rédaction le dimanche 10 mars 2024
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